Los Amigos

Los Amigos 　　de Paolo Carava 　　Italie/1973/91'/VOST F/35mm 　　Avec Anthony Quinn, Franco Nero, Pamela Tiffin. 　　En 1830, la République du Texas vient d’obtenir son indépendance. Le Président des Etats-Unis, Sam Houston, craint que certains rebelles mexicains se révoltent et envoie un de ses agents, Deaf Smith, sourd-muet, pour les décourager. Il est accompagné de son fidèle ami, Johnny Oreilles. 　　---- 　　Histoire permanente du western italien 　　Los Amigos est le seul western signé du peu prolifique Paolo Cavara, très intéressant cinéaste italien qui, après avoir débuté en collaborant au Mondo Cane de Gualtieri et Jiaccopetti en a fourni une critique dans son passionnant La Cible dans l’œil en 1967. On lui doit également, en 1971, La Tarentule au ventre noir, sans doute un des meilleurs giallos jamais tournés. Los Amigos a été réalisé en 1973 alors que le western italien se situait nettement dans une phase de déclin. Il s’agit d’une production assez coûteuse au scénario de laquelle a notamment collaboré les Américains Oscar Saul qui adapta Un Tramway nommé désir pour Elia Kazan et participa à l’écriture de Major Dundee de Sam Peckinpah. L’autre scénariste américain du film est Harry Essex qui écrivit quelques films noirs (J’aurai ta peau), des bandes de science-fiction (Le Météore de la nuit, L’Etrange créature du lac noir) et westerns (Les Quatre fils de Katie Elder) et travailla pour la télévision. Franco Nero et Anthony Quinn (succulent dans un rôle de sourd-muet) qui reprennent la figure du tandem familier au western italien donnent la réplique à l’Américaine Pamela Tiffin que l’on a vue notamment dans Un, deux, trois de Billy Wilder et Détective privé de Jack Smight puis qui partit continuer sa carrière en Italie. L’action du film prend place dans une période peu abordée dans les histoires cinématographiques de l’Ouest, le Texas de 1830 à peine libéré du Mexique. 　　Le rôle principal de Django, prépare ton cercueil devait échoir à Franco Nero qui ne put honorer son contrat avec la production. Le film apparait comme une « prequel » du Django de Sergio Corbucci, sorti en 1966, film séminal et grand succès. Du chef d’œuvre de Corbucci, le film de Baldi retient certains détails baroques et un final en apothéose sanglante. C’est Terence Hill, alors jeune acteur peu connu qui interprètera le rôle principal. On trouve dans Django, prépare ton cercueil, ces éléments mélodramatiques qui font le prix de certains westerns signés Baldi comme Texas Addio (1967) ou Le Dernier des salauds (1969). Mais le film est surtout une sorte d’allégorie macabre faisant du western italien un univers peuplé de morts vivants, un cortège d’ombres et de fantômes. 　　Après le succès de Terence Hill dans la série des Trinita, le film ressortit en salles sous le titre Trinita, prépare ton cercueil. Bien sûr. 　　Jean-François Rauger